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Créations textuelles (hors HP) Sam 23 Nov 2013 - 11:26
Ju2Samotyj


Dans la veine d'Hermystic et après accord d'Arwen, j'ouvre ce nouveau sujet qui est consacré aux créations textuelles. Comme toutes formes artistiques ne peut être photographier, je propose de publier ici, le "non-visuel", qui est - je réfléchis depuis une heure sans trouver d'autres éléments - surtout l'écriture, cependant si vous en trouvez d'autres, elles seront acceptées sans difficultés. Ainsi, vous pourrez ici publié chapitre de roman ou roman entier, nouvelles, pièce de théâtre, poème, ou tout autre manifestation artistique "non visuel". Pour celles et ceux qui souhaitent publié des photographies de ce qu'il exécute de leurs dix doigts agiles, je vous conseille de cliquer sur ce Lien (sur le mot "lien" précédent, je précise !

J'inaugure en vous présentant un texte datant d'un mois, j'en ai d'autres plus récent, si cela vous intéresse, je les publierais petit à petit

Dernière chose, afin de ne pas confondre commentaire et texte, je vous conseille de changer la police et la taille de votre composition !

Non. S’il vous plaît, non. Ne vous asseyez pas. Du moins, ne vous asseyez pas sur cette chaise. J’attends quelqu’un. Je sais car je le vois, il n’y a plus de chaise libre sur cette terrasse. Mais, je vous le demande avec gentillesse, avec politesse, ne prenez pas cette chaise. S’il vous en faut absolument une, si ce désir ne peut qu’être assouvi par la possession d’une chaise, je vous conseille de vous diriger vers le prochain café le plus proche ou, si cette solution ne vous convient pas, je vous propose de renverser l’un des autres clients de sa chaise et de l’utiliser à sa place. Non, s’il vous plaît, ne touchez pas à cette chaise. Je vous adresse ces mots fermement afin que vous soyez prévenu des conséquences de votre geste sur nos personnes. Ne prenez pas cette chaise, j’attends mon ami. Et cet ami, mon précieux ami, aura bien plus besoin de cette chaise que vous car la nouvelle que je veux lui annoncer l’obligera à s’asseoir.
Vous l’ignorez, alors je vous l’annonce, même si vous êtes une personne inconnue ; mon ami était encore en couple la semaine dernière. C’est étrange, toujours étrange à mon regard de voir, d’observer même, le basculement d’un état du monde à un autre en plus ou moins une seconde. Il y a sept jours, mon ami constituait un couple. Rien d’extraordinaire, rien d’exceptionnel, un couple commun, j’irais presque jusqu’à banal sans rechercher à être méchant. Je suis parti avec lui et l’être qu’il nommait « moitié » ainsi qu’une trentaine d’autres personnes pour un voyage organisé à l’étranger d’une durée de dix jours. Tout comme le couple de mon ami, rien n’était hors du commun dans ce séjour. J’étais très heureux de me rendre dans ce pays afin d’en visiter les merveilles. Cependant, j’avais également une petite douleur dans la poitrine, minuscule mal dû à mon ami qui ne l’était pas encore. Pardonnez cet oubli, je n’ai pas précisé que dix-huit jours auparavant, mon ami était un inconnu dont j’avais une vague idée de son existence. En me retrouvant en huis-clos avec lui, je ne pouvais échapper à un sentiment que j’avais ignoré jusque-là : l’Amour. Excepté qu’il ne pouvait se déployer librement puisque Monsieur était en couple. J’ai donc condamné et séquestré l’indécent sentiment qui pénétrait dans ma vie. Et, je vous le dis et le pense avec sincérité : si son couple ne s’était écroulé sans moi, je n’aurais pas osé l’approcher. Il y a un fait encore plus sûr et moins incertain qui est que jamais je n’aurais attenté à son couple. Je cesse sur ces termes mes hypothétiques images d’un futur inexistant et je poursuis l’histoire de mon ami. Mes souvenirs inexacts ne peuvent préciser quand cet évènement se déroula dans la semaine, je ne possède que cette intuition affirmant qu’il eut lieu vers le milieu du voyage. Tandis que je retournais dans ma chambre, je rencontrais l’ex-personne tant aimé de mon ami faisant des avances à l’un des autres membres du séjour, membre qui me paraissait excessivement gêné Je n’eus que l’instant de comprendre la situation et d’esquisser une pensée qu’elle se réalisa : mon ami apparu dans le couloir et, alors que l’inconnu pressé, encore plus mal à l’aise, s’éloignait , que j’entrais dans ma chambre et que le couple se glissait dans la leur, je remarquais le visage triste de mon ami, qui semblait s’enfermer intentionnellement dans une cellule. Les quelques jours qui s’étirèrent entre ce premier évènement et le second, je vis mon ami si souriant perdre ce sourire et devenir morne. Puis, quand il y a eu cette journée de libre, et qu’un grand nombre se rendit à la plage, cette affreuse créature adorée s’installa avec ce membre et non mon ami. Vous ne pourriez avoir conscience de la longueur de cette seconde où mon ami vit et comprit le désastre qui s’écrasait sur son monde. Son ex-monstre, insatisfait du mal provoqué, prononça, presque riant, cette phrase : « Oh, ai-je oublié de te prévenir ? Maintenant, je suis avec lui. »
Je suis incapable de vous raconter la suite avec autant de clarté. Je ne me souviens que par bribes de ce moment où je lui demande un rendez-vous qu’il accepte à contrecœur me semble-t-il. Rendez-vous qui a lieu ici, à cette terrasse de café, dans cette galerie commerçante, sous cette verrière, près de ce bac à fleur avec palmiers et cactus, à cette table en ferraille argentée. Si vous vous asseyez sur cette chaise, ou si vous la prenez, vous détruirez en moins d’une seconde une future histoire d’Amour. Et au-delà de ce carnage, vous serez un monstre. N’écoutez pas ces personnes affirmant qu’il ne viendra jamais. Cela fait peut-être sept jours que je patiente, devant cette chaise vide, assis sur la mienne, mais je suis persuadé, je le sais au plus profond de mon être, de mon cœur, il sera présent à ce rendez-vous. D’où cette attente d’entendre sonner midi et voir les aiguilles se superposer sur le douze noir tracé en chiffre romain puis de compter les heures m’éloignant d’un déjeuner pour décompter celles qui m’en approche d’un autre. J’attends, sachant pertinemment qu’il viendra, de jour ou de nuit, à une heure quelconque. Alors, s’il vous plaît, ne prenez pas cette chaise. Fou ? Non, pas moi. L’Amour est fou. Aimer est fou. Mais moi, non. Je ne veux qu’une chaise pour mon ami, qu’il puisse s’asseoir et m’écouter lui annoncer mon Amour. Ne prenez donc pas cette chaise.
Dernière édition par Ju2Samotyj le Sam 23 Nov 2013 - 13:37, édité 1 fois